[Test] The Last of Us sur PS3

Après avoir émerveillé de nombreux possesseurs de PS3 avec 3 épisodes de la saga Uncharted, le studio Naughty Dog fait son grand retour avec The Last of Us, une toute nouvelle franchise qui propulse le joueur en 2033 dans une Amérique ravagée par un virus qui transforme les humains en bêtes sanguinaires. Le jeu propose d’incarner Joel, un passeur au passé tourmenté qui a pour mission d’escorter à l’autre bout des USA, une adolescente de 14 ans prénommée Ellie. Les épreuves qu’ils vont traverser vont les rapprocher peu à peu et les pousser à révéler leurs secrets…

Scénario / Ambiance :
Jeux Vidéo, cinéma, série télé… ça fait 10 ans que l’on bouffe des zombies et des infectés à toutes les sauces. Difficile de ne pas penser à The Walking Dead de Telltale Games quand on découvre le scénario de The Last of Us pour la première fois. Cependant, les similitudes s’estompent très vite une fois que l’on a la manette en main ! On sent que les petits gars de chez Naughty Dog ont fait leur jeu dans leur coin sans essayer de se démarquer à tout prix des productions actuelles et sans vouloir s’en inspirer non plus.

The Last of Us raconte une histoire avec une finesse et une justesse inégalée en prenant le temps d’installer ses personnages et en évitant tout le pathos habituel. « Quand ils sont désespérés les gens sont capables du pire ». Le jeu dépeint une humanité cruelle, ravagée par une situation qu’elle ne maitrise pas et dont le maux principal est l’égoïsme (le mal de notre siècle…). The Last of Us joue avec les émotions du joueur sans jamais en faire trop. Peur frisson, rire, larmes, il nous balade en permanence grâce à sa bande son exceptionnelle signée Gustavo Santaolalla (Brokeback Mountain, Babel). L’attachement avec les deux héros se fait de plus forte à mesure que l’histoire avance. On se sent tellement proche du duo que l’on se sent coupable de lâcher la manette à la fin d’une session de jeu. Difficile d’oublier le regard d’Ellie est de passer à autre chose…

Réalisation :
The Last of Us offre un voyage à travers une Amérique post-apocalyptique où les constructions humaines s’effondrent peu à peu et où la nature reprend ses droits. Les environnements sont riches et variés et comme Ellie on s’arrêtent souvent pour contempler les décors ou bien pour s’émerveiller d’un écureuil qui monte dans les arbres. Tout n’est pas parfait, et devant tant de beauté et de maitrise le moindre bug d’affichage et de collision ressort comme une verrue sur le visage d’une jolie fille. The Last of Us offre des graphismes si beaux et variés que l’on se demande en permanence à quoi ça va servir de passer à une nouvelle génération de console. Naughty Dog nous prouve une fois de plus que quand elle est maitrisée, la PS3 est vraiment capable de faire des merveilles.

Jouabilité :
Les Naughty Dogs chiens ne font pas des chats mais The Last of Us n’est pas un « Uncharted chez les zombies ». Le jeu possède un gameplay spécifique volontairement plus lourd et moins dynamique que dans les aventures de Nathan Drake. Ce parti pris a pour objectif de rendre l’action plus réaliste et de renforcer le coté survival. Joel n’est pas un grand sprinter, il ne fait pas de roulades dans tous les sens et il lui faut du temps pour changer d’armes et pour se soigner. Il est nécessaire d’aborder les affrontements en étant préparé et en établissant un semblant de tactiques. La préparation se fait avec les moyens du bord… A la manière de Dead Island, il est important de looter tout ce que l’on trouve afin de se confectionner des armes ou de les optimiser. Ici, chaque balle compte et les claqueurs (vos nouveaux pires ennemis) tuent du premier coup ! Les affrontements sont contextuels, il est possible d’aborder les combats de différentes manières. Grâce à son ouïe fine, Joel peut localiser les ennemis quand ils sont en action à proximité. Les combats au corps à corps sont incroyablement violents et les phases d’infiltration ont de quoi faire rougir l’agent 47. Dommage que l’IA ne soit pas toujours au top. On peut comprendre le débilité des infectés mais pas celles des humains (quoi que… huhu). En revanche, je vous rassure tout de suite, même si il faut la protéger, la petite Ellie n’est pas un boulet. A l’instar d’Elizabeth de Bioshock Infinite, elle se révèle même être une excellente coéquipière !

Durée de vie :
Comme d’habitude, j’ai attaqué le jeu d’emblée en difficile afin de ressentir la vraie tension de la survie et de gratter quelques trophées de plus au passage. Résultat j’ai terminé le jeu en 17h et 18 minutes. J’ai joué sans rusher et j’ai tenté de récolter le maximum d’objets. La difficulté est particulièrement bien dosée. Les checkpoints sont nombreux et je n’ai ressenti aucune frustration lorsque j’échouais sur certains passages. The Last of Us offre une belle rejouabilité. Il est possible de refaire le jeu en difficulté supérieure ainsi qu’en new games + et de se pencher sur un mode multi-joueurs particulièrement savoureux. Il ne dispose que deux modes mais le système de jeu basé sur le côté furtif est hyper addictif. Il se trouve renforcé par une progression originale basée sur un suivi quotidien d’une faction qui pousse à y rejouer.

Conclusion :
Après avoir réussi à donner un second souffle à la PS3 il y a 5 ans avec Uncharted: Drake’s Fortune, Naughty Dog signe ses adieux à la console de la plus belle des manières, en livrant un chef d’œuvre incontournable. The Last of Us est un jeu qui mérite d’être vécu, vous n’en ressortirez pas indemne !

Ma note : 19/20