[Test] Detroit Become Human sur PS4

Né d’une troublante démo technique PS3 dévoilée en 2012 à la GDC, Detroit Become Human le nouveau projet de Quantic Dream (Fahrenheit, Heavy Rain, Beyond Two Soul) débarque enfin sur PS4 ! Alors que les joueurs sont à peine remis de God of War, PlayStation compte bien leur mettre une deuxième claque avec son nouveau AAA.

Scénario :
Detroit Become Human se déroule en 2038 à Détroit. La ville connaît un chamboulement économique et social depuis la création d’Androïdes par la société Cyberlife. Les robots ont envahi une grande partie du globe avec pour seule raison d’être de servir l’humanité. Cette nouvelle technologie n’a pas eu que du bon. Le chômage a explosé, les troubles sociaux sont nombreux et la société est au bord du chaos. Plus inquiétant encore, depuis peu, les androïdes commencent à se comporter comme des êtres vivants…

Le jeu propose de suivre le destin de trois androïdes différents : Kara (AX400_) un modèle créé pour s’occuper de la famille, Markus (RK200_) un androïde de compagnie unique et Connor (RK 800_) un androïde policier. A l’instar des récentes productions de Quantic Dream, le joueur participe à l’écriture de l’histoire à travers les actions et les choix souvent cornéliens qu’il doit faire en incarnant successivement le chasseur… et les chassés ! Les nombreux embranchements scénaristiques donnent l’impression de tenir le destins des androïdes entre ses mains et une forme d’empathie se crée immédiatement envers les protagonistes.

Detroit Become Human déroule un scénario captivant de bout en bout. Les thématiques abordées sont matures et ils poussent à la réflexion sur l’impact technologique, l’intelligence, le libre arbitre, les croyances, l’esclavagisme… rien que ça ! Des thèmes forts que l’on n’a pas l’habitude de retrouver dans un jeu vidéo. C’est brillamment mené, sans pathos ni morale à deux balles.

Réalisation :
Premier vrai jeu PS4 de Quantic Dream, Detroit Becom Human offre des graphismes de grande qualité qui aident à l’immersion dans un futur proche sombre et intriguant. Le studio a passé du temps à travailler l’univers de son jeu et ça se ressent. Ce Détroit de 2038 parait crédible voir réel. Quantic Dream nous montre évidemment son talent et savoir-faire en matière de motion capture surtout sur les visages qui sont impressionnant de réalisme. Alors tout n’est pas parfait et on sent encore une certaine rigidité et un côté un peu artificielle mais sur des androïdes ça passe… C’est un peu moins le cas sur les personnages humains. On notera également un bel effort de mise en scène que ce soit dans les phases de gameplay ou dans les cinématiques et une bande son parfaitement maîtrisée avec des thèmes très forts.

Gameplay :
Quantic Dream fait du Quantic Dream en servant son gameplay ultra assisté à base de QTE chelous et d’interactions limitées. En bon élève (un peu fayot) de PlayStation, le studio va même jusqu’à utiliser le touch pad et le gyroscope de la Dual Shock 4 lors des scènes d’action ! On s’y habitue sans grande conviction et il est difficile de dire que l’on prend plaisir avec le gameplay. Detroit Become Human se situe d’ailleurs plus proche de l’expérience interactive que d’un jeu vidéo.

Durée de vie :
En fonction des choix scénaristiques, il faut entre 12 et 15h pour terminer Detroit Become Human et 40h pour venir à bout de l’ensemble des embranchements (selon le studio). Sur le papier, le replay value est importante, la mise en avant tout le long du jeu des embranchements et des choix possibles donnent vraiment envie de s’y remettre une fois terminé. Malheureusement, le chapter select est hyper mal foutu et frustrant : charger un point de sauvegarde annule la possibilité de refaire les choix survenus plus tard dans le jeu ! Alors qu’il aurait été préférable d’offrir la possibilité de “picorer” dans l’histoire sans avoir ce genre de contrainte.

Conclusion :
Même si il pêche par son gameplay discutable, Detroit Become Human est une aventure bouleversante et captivante avec un propos mature et une sensibilité rare qui montre que le jeu vidéo est aussi capable de faire réfléchir sur notre présent et notre futur. D’ailleurs, si on se fie aux propos de l’androïde de compagnie présent au début du jeu “ceci n’est pas une simple histoire, c’est notre avenir”…

Ma note : 16/20

Test réalisé sur PS4 Pro
Screenshots de l’éditeur